dimanche 22 mai 2011

MÉTRO, BOULOT, COCAÏNE


LA DROGUE SE GÉNÉRALISE AU BUREAU (Direct matin, vendredi 20 mai 2011)
Un rail de coke dans les toilettes ou un joint discret à la pause déjeuner. Quelle qu’en soit la forme, la prise de drogue au travail inquiète le Comité national d’éthique, qui a donné hier ses recommandations. Une campagne d’information nationale, des formations auprès des étudiants et un renforcement des moyens accordés aux médecins du travail sont, selon lui, les réponses à apporter à un ample phénomène. Un problème qui ne cesse de se généraliser au côté de l’alcool, sous la dépendance duquel vivent aujourd’hui quatre millions de Français.
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«Le dopage quotidien»
Cantonnée il y a une dizaine d’années aux hautes sphères de la finance, du journalisme ou du show-business, la drogue touche désormais autant les enseignants, les routiers, les marins que les ouvriers ou les coursiers, selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). Elle concernerait ainsi aujourd’hui 10 % des travailleurs. «C’est ce qu’on appelle le dopage quotidien», explique le Pr Hautefeuille, psychiatre à l’hôpital parisien Marmottan. Cafés à haute dose, cannabis, amphétamines, qu’importe le produit, pourvu que la performance soit au rendez-vous. «Toujours solitaire et honteux, remarque le spécialiste, l’acte peut néanmoins être effectué à la vue de tous.» Il cite l’exemple d’un cadre ayant déjà sniffé sa cocaïne au milieu de l’open space. L’entreprise se retrouve alors coincée entre les bonnes performances de son salarié «dopé» et l’image qu’elle souhaite donner de ses équipes. Mais si le problème est de taille, les solutions existent : un travailleur accro peut sortir de la spirale en moins de six mois. Reste le cas des «workaholiques». Drogués à leur travail, ils souffrent d’une véritable pathologie, plus difficile à traiter.
ADDICTIONS AU TRAVAIL : Près de 10 % des salariés seraient concernés par la toxicomanie.
10 % des salariés consomment régulièrement des produits illicites, du cannabis pour l’immense majorité (80 %).
17 % des professionnels du spectacle et des arts, 9 % des artisans, commerçants et chefs d’entreprise, 7 % des cadres et professions intermédiaires et 2,7 % des agriculteurs se droguent.
6 % des salariés prennent régulièrement un médicament psycho actif (tranquillisant, anxiolytique, neuroleptique, antidépresseur).
Sources : MILDT, International Society for Pharmacoepidemiology.

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