mardi 8 février 2011

Cubeduel, un site pour noter vos collègues !!!


Phénomène dans la Silicon Valley, la start-up Cubeduel propose aux salariés d’évaluer les personnes avec lesquelles ils travaillent. Quelques employés français se sont déjà prêtés au jeu.
Pour plus d'infos cliquez:


Puel Hélène. 01net le 26/01/11 à 17h25
http://www.01net.com/editorial/527330/cubeduel-un-site-pour-noter-vos-collegues/
Véritable attraction outre-Atlantique, Cubeduel connaît un tel succès qu’il a dû se mettre au repos forcé une dizaine de jours, à la mi-janvier. Le site a fait son retour sur la Toile. Son principe est simple. Proposer aux salariés de noter leurs collègues, actuels ou anciens. Les internautes se connectent avec le login et le mot de passe de leur compte LinkedIn.
Cubeduel définit, à partir des contacts des membres de LinkedIn, les salariés qui ont été ou sont collègues (en fonction des éléments renseignés sur la plate-forme de réseautage). Puis propose deux photos de comparses professionnels, prises au hasard, avec un bref résumé de leur parcours.
Les utilisateurs doivent indiquer avec laquelle de ces deux personnes ils préfèrent travailler. L'élue gagne le duel et obtient un point. A l’issue de ces matchs d’un genre particulier, la société établit le palmarès du « meilleur collègue ».

Votes confidentiels, mais notes publiques Les votes sont confidentiels. En revanche, le palmarès du collègue préféré par entreprise est public. Un classement des employés ayant obtenu le plus fort score au niveau de l'ensemble du site est établi. Le collègue modèle est un certain Ray Fortna, ingénieur pour Microsoft. Il a obtenu en sa faveur 96 votes sur 113. En France, c’est un chef de service après-vente d'Exalead qui tient le haut du panier, avec 73 duels gagnés sur 94.
Par défaut, dès qu’un salarié s’inscrit sur Cubeduel avec ses identifiants LinkedIn, il accepte que son score soit public. Ceux qui ne le souhaitent pas n’ont d’autre solution que de désactiver leur compte dans les paramètres (settings), accessibles par la FAQ. Plus ennuyeux, les collègues notés ne sont jamais avertis sur leur adresse de contact LinkedIn que leur profil apparaît sur Cubeduel.
50 000 évaluations chez Microsoft
Pour encourager les évaluations, Cubeduel invite ses utilisateurs à contacter d’autres collègues, histoire de donner toujours plus de notes en laissant leur e-mail. Quant aux courriels des inscrits sur le site, ils pourront être utilisés pour recevoir des offres de partenaires, précise la société dans ses conditions d’utilisation. Elle promet que ces adresses électroniques ne seront jamais cédées à des tiers.
Malgré cela, Cubeduel est un petit phénomène au sein des sociétés high-tech. Selon le site Techcrunch, les employés de Microsoft ont procédé à 50 000 évaluations ; ceux de LinkedIn, à 21 000 ; ceux de Google, à 36 000. A votre avis, combien de vos collègues se prêteront au jeu des duels ?

Cela ne vous rappelle pas quelque chose ?Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer un site, une base de données de toutes les filles du campus. Il affiche côte à côte deux photos et demande à l'utilisateur de voter pour la plus canon. Il baptise le site Facemash. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus à cause de sa misogynie.

La fille la plus canon, le meilleur collègue ?
Et parallèlement à cela, on lit à longueur d'article qu'il faut remettre l'homme au coeur de l'entreprise, qu'il faut gérer le stress, gérer les risques psychosociaux....Un peu de bon sens svp !

Si vous voulez des outils, il existe le 360° pour évaluer toute l'équipe. Toute l'équipe, l'équipe en entier. Pas un membre seul. Et cet outil peut aussi faire des dégâts comme toute évaluation si elle est mal menée.
Un peu de bon sens, oui c'est cela dont on manque. On est ici dans la même lignée que "Plan social" le jeu qui cartonne

1 commentaire:

  1. Finalement, cette irruption de la réalité du jugement permanent porté les uns sur les autres, est une aubaine... après en avoir été scandalisée, moi aussi !

    C'est l'occasion de (se) rappeler qu'évaluer :
    - ce n'est pas juger, c'est à dire porter sur autrui un avis arrêté, en fonction de valeurs personnelles
    - ni non plus "apprécier", c'est à dire se faire un avis en fonction de critères flous, non connus d'autrui
    - qu'on évalue le travail de quelqu'un et non son caractère
    - qu'un comportement n'est digne d'évaluation que s'il est reconnu comme professionnel
    - que les critères d'évaluation doivent être clairement énoncés, connus et acceptés des salariés (à quelque niveau que soient ces salariés)
    ....
    autrement dit, que ces règles de base du management sont loin, bien loin, d'être respectés !
    Des expression relevée dans les grilles d’évaluation parlent d’elle-même : « très bon état d'esprit » : indique bien un « état » et non un comportement observable ; « esprit » et non geste professionnel ou technique utilisée, par exemple.

    Mais hélas, ce ne sont pas les seuls managers qui dérapent !
    Je forme très souvent des tuteurs, ayant à accompagner des jeunes en alternance. Quel n'est pas leur étonnement lorsque je les interpelle sur la masse de "jugements sur la caractère" qu'ils portent !... et ce, malgré leur grande implication dans le processus de transmission de compétences et leur bonne volonté manifeste.
    "il est sympa ; elle est dynamique ; elle est trop lente… »

    Pire encore (enfin à mes oreilles trop sensibles sans doute) : on ne se gêne guère pour plaquer sur n'importe quel collègue, un diagnostic psychiatrique, dont la pertinence m'échappe : "c'est un mytho ce jeune ; une vraie hystérique ma nouvelle collègue ; mon chef ? un pervers !..."
    Ces termes, devenus aujourd'hui courants à en pleurer, sont et restent quoiqu'on dise, une évaluation soigneuse des complexités internes et des souffrances de l'être humain, de ses pathologies graves et des catégorisations nécessaires aux spécialistes, pour s’y retrouver, et tenter de soigner….
    Une nosographie très particulière, qui en aucun cas, ne devrait être employée par nous, ignorants que nous sommes du sens de ces termes.

    Mais non, commenter, en long, en large et en travers, le caractère des autres.. pour mieux le discréditer : en voilà une occupation passionnante !... Pour qu’on s’y adonne avec autant de délectation, c’est sans doute parce qu’elle nous offre un frisson de Pouvoir sur l’Autre, cet indomptable.

    J'apprécie de partager avec vous ces réflexions
    Chantal

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