dimanche 9 janvier 2011

Débattre et polémiquer ou dénigrer et discréditer ?



Depuis qu’internet a envahi nos vies : on échange sur les réseaux. On échange quoi ? Des idées : c’est bien et des vacheries aussi. Cet outil de mise en relation est comme le café du coin on y parle beaucoup. C’est le succès du verbe car chacun peut apporter sa contribution à la vie des idées. L’énorme différence entre le café du coin et internet c’est que ça laisse des traces. « Les paroles s’envolent, les écrits restent »…
Vous voulez créer du collectif et on vous attaque personnellement, vous voulez partager des idées et ce débat se transforme en conflit de personnes. Internet n’est pas vraiment peuplé d’anges : on y plante des couteaux dans le dos ; on y médit.
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Dans tous les secteurs de notre vie, les conflits sont non seulement inévitables mais ils sont également nécessaires à notre dynamique de travail, et même plus, à notre vitalité intellectuelle ! Mais les conflits sont de nature différente : conflits d’idées, de valeurs, d’intérêts, de personnes ou de positions. Ce qui m’intéresse ici ce sont les conflits d’idées et de personnes.

Les conflits d’idées : le désaccord entre les parties porte sur des opinions, des points de vue différents, perçus comme opposés. L’intérêt ici n’est pas forcément de trouver un terrain d’entente qui satisfasse chacune des parties en conflit. Il ne s’agit pas de renoncer à ses opinions, mais admettre que l’on puisse avoir un point de vue différent. Adopter une attitude constructive avec son interlocuteur, permet alors à chacun de s’exprimer clairement, et dans le respect de l’autre. Effectuer un commentaire argumenté des idées de l’autre vous pousse dans vos derniers retranchements : cette gymnastique intellectuelle est salvatrice pour nos neurones. Essayer d’avoir raison est puéril, il n’y a pas de vérité universelle. « Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve » Euclide. Mais : arguer, batailler, conclure, contester, controverser, discuter, déduire, parlementer, raisonner, soutenir, disserter… nous grandit forcément.

Les conflits de personnes : ils sont issus de réactions d’antipathie, de compétition. Ils résultent d’une mésentente entre deux personnes se traduisant par des discours discriminatoires et publics. Il s'agit d'une situation de blocage entre au moins deux personnes qui ont un intérêt ou un objectif en commun et sur lequel elles ne sont pas d'accord. Ce sont par ailleurs des personnes qui se reconnaissent mutuellement... Le conflit est qualifié à partir du moment où l'on sent une tension, qu'elle soit explicite ou latente. Dans un conflit larvé les tensions s'illustrent par de l'agressivité. On ne peut pas s’entendre avec tout le monde, c’est évident. Mais si les divergences de points de vue sont normales, elles ne doivent pas tourner à l’affrontement systématique. L’intelligence et l’esprit créatif de chacun sont alors utilisés dans le seul but de détruire l’autre et non pas l’argumentaire adverse ou d’améliorer une idée.

Naturellement certains conflits sont constructifs d’autres au contraire sont destructifs.
Constructif : lorsqu’il entraîne un climat coopératif, lorsqu’il place les buts du groupe avant les objectifs personnels, il est source de production d’idées créatives il permet le réexamen des opinions et des buts, il permet l’accroissement des prises de risque dans la formulation des idées.

Destructif : lorsqu’il entraine un climat compétitif et d’affrontement. La nature humaine est ainsi faite que, lorsque l’individu se sent agressé, sa première réaction est de se défendre. Provocation, critiques sans fondement, jeux de mots, allusion à la vie privée. Sans relancer le débat entre vie privée et vie publique à l’heure du numérique, je constate que des informations d’ordre privé peuvent être utilisées par des personnes mal intentionnées et surtout mal informées. La tentation est grande de répliquer dans le même sens. Pourtant, une escalade ne fera qu’envenimer une situation déjà bien attisée. De plus, pour sortir de l’impasse il est nécessaire de s’en tenir aux faits, sans entrer dans des considérations affectives. La surenchère émotionnelle ne mène à rien, il est donc important de contrôler ses émotions. J’ai pourtant parfois envie de mordre !

Mais adopter une stratégie d’évitement et rester courtois, peut être la solution pour les personnes qui ne sont pas tenues de vivre ensemble.

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