jeudi 24 mai 2012

Au sommaire du n° 198 de Management (Juin 2012)

Elisabeth Lahouze-Humbert : «Trop d’entreprises considèrent les seniors comme des déchets radioactifs» page 10
En chiffres : l’entreprise idéale vue par les jeunes diplômés page 12




dimanche 13 mai 2012


TRAVAIL/RETRAITE Génération+ Le Dauphiné Libéré -mai 2012-

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Comment bien travailler tous ensemble?

INTERVIEW : Trois questions à… Élisabeth Lahouze-Humbert
Co­fondatrice du cabinet Cadres Seniors Consulting, spécialisé dans le recrutement des plus de 45 ans, Élisabeth Lahouze-­Humbert travaille depuis plusieurs années sur la question des rapports entre générations dans l’entreprise. Elle est l’auteur du livre, Le Choc Générationnel, « faire travailler ensemble trois générations ».

Peut-­on réellement parler de choc générationnel ?
Dans à peu près 80 % des entreprises, il n’y a pas de choc générationnel avoué. Mais lorsqu’on va interroger les salariés dans ces mêmes entreprises sur leur ressenti, immédiatement on obtient des stéréotypes du genre « les seniors sont trop vieux », « coûtent trop chers à l’entreprise » ou « les jeunes vont trop vite » et « ils ne sont pas manageables ».

Les seniors et les jeunes sont-­ils si différents ?
Sur la valeur travail par exemple, les jeunes ont une logique de donnant- donnant alors que les seniors assimilent le travail au sens de l’effort. À un senior, on pouvait dire d’aller chercher un tas de pierres et il s’exécutait. Un jeune va vouloir savoir à quoi servira ce tas de pierres avant de faire ce qu’on lui dit. C’est cette recherche de sens qui déstabilise aujourd’hui les managers.

Quelles sont alors les solutions pour gérer ces différences ?
La première solution c’est de voir d’où viennent ces blocages, de communiquer.
Il faut apprendre à lutter contre les stéréotypes et essayer de comprendre les systèmes de valeurs de ces différentes générations. Enfin, il faut actionner de leviers de performances individuels et collectifs. Il ne s’agit pas d’éliminer les différences mais de trouver des points d’appui à chaque génération. Les seniors par exemple stabilisent l’équipe et sont souvent porteurs de la culture de l’entreprise. Les jeunes ont quant à eux une capacité à résister à des formes de communication et d’organisation dans l’entreprise inefficaces.